My heart's sinking like a weight

My heart's sinking like a weight
@Edison Greer - 22.02.21  @ Ophelia's house (Piooner Oak)

Could you stop my heart? It's always beating, sinking like a weight.
How am I supposed to feel about the things I've done?
I don't know if I should stay or turn around and run.

Les cheveux attachés en une haute queue de cheval, Ophelia marche d’un pas décidé pour rentrer chez elle. Elle a hésité quelques minutes à rentrer en vélo mais les quelques plaques de verglas sur la route ont fini par l’en dissuader. Elle n’a aucune envie de se casser une jambe ; pas qu’elle tienne particulièrement à son travail de femme de chambres mais elle a bien besoin de cet emploi pour payer ses factures. Elle est également à peu près certaine que son assurance maladie ne couvrira pas tous les frais. Autant de raisons de marcher à côté de son vélo, plutôt que sur celui-ci. Un frisson parcourt son échine lorsqu’elle aperçoit une silhouette devant ses fenêtres. Un coup d’oeil à sa montre lui indique qu’il est vingt-et-une heure dix-sept. Il fait nuit noire sur Windmont Bay et si Ophelia n’est pas d’un naturel peureux, cela ne lui inspire rien de bon. Elle se fige, à quelques maisons de la sienne, attends quelques secondes puis sort une bombe de gaz poivré qu’elle ouvre, prête à gazer la personne en train de tenter de rentrer chez elle. Elle accélère le pas, à défaut d’avoir un voisin chez qui se réfugier - certains seraient sans aucun doute capable de la laisser dehors et en danger plutôt que de lui tendre la main - et se dit que c’est bien dommage qu’en tant qu’ex-convict, elle ne puisse obtenir un permis de port d’arme. Elle se corrige automatiquement : elle n’a jamais été fan des armes, qu’elles soient à feu ou blanche, et n’a pas changé d’avis. Elle a peur, mais ne doit pas laisser la peur l’envahir.
“C’est quoi votre problème ?” lance-t-elle d’une voix qu’elle veut sonore et assurée quand elle arrive dans son allée. Elle soupire doucement en découvrant le visage d’Edison, éclairé par le lampadaire du quartier. Chacun de ses muscles se détendent et elle attrape le bouchon du spray dans sa poche de doudoune pour le remettre dessus. “Tu m’as fait peur, qu’est-ce que tu fais ici ?” demande-t-elle d’une voix lasse avant de se rapprocher de son patio. Edison n’a pas le temps de lui répondre qu’elle aperçoit les coquilles d’oeufs, grains de farine - amas, plutôt - et morceaux de papier toilette contre sa façade. Elle ferme les yeux quelques secondes et se mord la lèvre avant de les rouvrir. C’est alors qu’elle aperçoit de quoi nettoyer la façade dans les mails d’Edison et qu’un discret sourire, aussi reconnaissant que triste, s’étire sur ses lèvres. “Viens, il fait trop froid pour faire ça ce soir.” dit-elle, en lui prenant le bras pour l’emmener à l’intérieur.