@ayden henney
in memory of when i cared.
— if you keep ignoring your emotions like this, you will eventually break down.
— how unfortunate.Trois secondes. Ou le temps qu'elle donne à Tweedledee pour déguerpir avant de s'interposer et après… et bien après, elle ne donne plus vraiment cher de sa peau. Son pote, Tweedledum, préfère rire de la situation plutôt que d'invectiver son jumeau maléfique pour son comportement abject qu'on croirait tout droit tiré d'un ouvrage intitulé
How to be a Creep: the extensive guide. Cette scène l'horripile d'autant plus qu'aucune âme compatissante ne prend la peine de bouger le petit doigt pour venir en aide à la pauvre âme déboussolée. Le type lui a déjà déclamé des tirades qui frôlent le ridicule et le désespoir ; de celles qui ont provoqué l'hilarité de la jeune Brown. De fait, il a déjà Calla dans le collimateur et sa nouvelle intervention - cette fois, plus directe - a tout juste le don de l'irriter davantage.
— Dude, she said no. Fuck off. Nul besoin de poser ses prunelles moralisatrices sur lui pour deviner que c'est à lui qu'elle s'adresse. Pourtant, il faut croire que le mec est aussi couillon que ses tentatives de séduction ratées parce qu'il lui sort un
"you're talking to me?" qui la fait doucement ricaner. Il réitère sa question - "
is this bitch talking to me?" - cette fois à l'intention de Tweedledum qui hausse des épaules incertaines ;
waste of space until the end, that one. Elle secoue dramatiquement la tête parce que, vraiment, qu'a-t-elle fait au bon Dieu pour mériter pareille pénitence ? Sa promotion de
love à
bitch en l'espace de vingt minutes lui arrache un nouveau rire moqueur.
— No, I'm talking to the wall, dumbass. Who else would I be talking to? There's only one prick harassing a poor girl in this place. La jeune femme retrouve un peu de sa contenance lorsque la fleuriste lui vient en aide. Calla lui intime de décamper d'un signe de la tête, ce qu'elle fait sans tarder, offrant à la brunette des remerciements sincères. Calla vide le contenu de son verre d'une traite, s'amusant déjà du spectacle auquel elle va avoir le privilège d'assister dans quelques secondes, lorsqu'elle prendra la peine de tourner la tête vers Tweedledee.
And there it is. Représentation parfaite de l'homme à l'égo étriqué : le visage rouge, les yeux prêts à sortir de leur orbite, les poings serrés, l'écume en commissure. Une caricature ambulante, un cliché à lui tout seul.
"Why don't you mind your own business?" Oh, c'est ce qu'elle était occupée à faire quand il a envahi son espace vital et l'a forcée à être témoin de ses combines hasardeuses, de son ignoble personnalité.
— I was, and I will. When sleazebags like you stop breathing the same air as us. Us c'est elle, la jeune femme qu'elle a aidée, la gente féminine victime de satyres dans son genre. Il rit mais elle est consciente que ses nerfs sont en train de lâcher. Elle s'accoude une nouvelle fois au comptoir, prête à l'ignorer, lâchant un
"'k bye now, asshole" explicite, des fois que le message n'ait pas été suffisamment clair. Elle porte son verre nouvellement rempli à ses lèvres lorsqu'il a la bien mauvaise idée de poser ses mains baladeuses sur elle. Si certains sont trop éméchés ou occupés à atteindre ce stade d'ébriété, une partie de l'assistance commence à se tourner vers la source de cette commotion quand le type échappe un
"hey, I'm not done with you!" — Seriously? Are you actually gonna do something about it or do you plan on just standing there and yap and yap until you bore me to death? Elle se lève brusquement et il a un mouvement de recul.
Well then. Il fait partie de cette catégorie de personnes. Grand parleur, petit faiseur. C'est ce qu'elle présume quand il pose sa paume sur son épaule, y exerce une pression qui amène Calla à perdre légèrement l'équilibre. Mauvaise idée.
— That's all you've got? Come on, you don't have the brains, that much is clear. Show me you've got the brawn at the very least. Elle voit dans son regard qu'il est prêt à foncer dans le tas. Certainement qu'il aurait pas hésité si longtemps s'il avait eu un de ses congénères en face de lui. Et peut-être qu'elle devrait cesser de le provoquer de la sorte mais vraiment, c'est drôle. Elle est encore en train de ricaner quand il se saisit de son bras avec une force qu'elle ne lui aurait pas imaginé. Elle entend pas la menace du type parce qu'on les sépare mais celle du barman est plus que claire : ils mettent un terme à ce raffut ou direction le poste. Sa jambe était alors sur le point d'entrer en contact avec l'intimité du gars quand on l'a stoppée net dans son élan.
Too bad. Elle se tourne vers la personne responsable, sourcils froncés.
— What the hell, Ayden? What is wrong with you? I was just starting to have fun. Fun, oui.