2 participants
![]()
thank you, next
i don't have time for this.@Theo Blythe — april (2022)
Décidément, rien ne se déroulait comme la jeune femme l’avait prévu. Un maigre stock en magasin et des délais affreusement longs avaient eu raison de sa patience. L’hôtel dans lequel elle logeait était charmant, le staff ... irréprochable, néanmoins, elle ne se sentait pas chez elle. La transition entre Londres et Windmont Bay ne l’avait pas émotionnellement épargnée et aujourd’hui Hazel aspirait à se construire un petit cocon. Le temps que les choses se tassent, du moins. Dans sa hâte, la jolie blonde parvint à se dégoter une charmante maison au sud de la ville, dans le quartier de Harbor Row. Entourée de végétation, celle-ci se démarquait de ses voisines par sa toiture haute et complexe ainsi que par son porche. Faite de briques et de bois, la demeure était représentative de l’architecture Craftsman des années 1900. Un cachet certain et des matériaux nobles. Il est clair que la préférence de la môme allait à l’océan et aux maisons cossues de l’ouest de la ville. Malheureusement, rien n’avait su satisfaire ses caprices. Soit, elle s’en contenterait. Parce qu’elle s’adapte à tout Hazel.
« Putain c’est pas vrai ! » Elle s’adapte certes, en revanche la patience n’est pas sa qualité première … Appuyée sur sa boîte aux lettres, l’enfant terrible s’impatiente. Les yeux rivés sur son cellulaire, elle tente de comprendre le retard de ses livreurs. À cette heure de l’après-midi, le quartier est désert. Autour d’elle, rien ne s’active si ce n’est le voisin qui sifflote en coupant ses morceaux de bois. Une sonnerie à la consonance pop calme ses invectives. Elle décroche, toutes griffes dehors. « Vous plaisantez j’espère ? Ça fait plus de quatre heures que j’attends mes meubles ! » Le livreur se confond en excuses et promet le déchargement de ses achats dans la demie-heure. Hazel voit rouge. Elle glisse le téléphone dans la poche de son short en jean, noue le lacet défait de sa converse noire et sursaute lorsqu’un imposant viking - sorti de nul part - vient lui bouffer son espace vital.
D’abord méfiant, le visage de l’anglaise se ferme. L’inconnu, visiblement amusé de la situation, confesse l’avoir entendu s’égosiller sur le pauvre employé. Il lui propose son aide. Dommage, elle n’est pas d’humeur … Et c’est avec toute sa superbe qu’Hazel le toise, fait volte-face et file s’asseoir sous son porche, jambes croisées. « J’ai payé des livreurs pour ça. Je vous invite à retourner à vos bûches. » Son ton est cinglant et elle crache son exaspération sans aucune gêne. Si sa mère la voyait … Peu importe, l’agacement prend le pas sur les bonnes mœurs. L’inconnu insiste mais Hazel le coupe de surcroit et d’un geste vaporeux de la main. « C’est pas nécessaire … Belle journée monsieur. » Délicieuse insolente qui lui offre un « va-te-faire-foutre » déguisé en grand sourire. Une belle entrée en la matière, mais qu’importe. Après tout, elle peut être qui elle souhaite ici.
_________________


everything you do, everything i like, flowers in my hair, roses on the vine, you can be my guy, and I'm your baby, right?
Il y a de ces amis que l'on garde à vie, à travers le temps et surtout les épreuves. Ce genre d'amis, ils se comptaient sur les doigts d'une main pour Theo, qui en avait perdu une grande partie après le meurtre de son père alors qu'il n'avait que dix-sept ans. Ecroué pendant plus de vingt ans, il avait eu la bonne surprise de voir que deux ou trois de ses proches avaient fait régulièrement le déplacement pour lui rendre visite en prison, et de les retrouver à la sortie. Evidemment, ces amis-là avaient avancé dans la vie, avaient bâti une carrière, s'étaient mariés et avaient fondé une famille. Des choses que le blond n'aurait jamais pour lui ; un simple constat, et pour l'instant il n'avait aucune envie du contraire.
Ce jour-là, il s'était déplacé jusque dans le quartier d'Harbor Row pour aider un ami d'enfance à construire une cabane pour son jeune fils. Difficile de se concentrer avec les cris de la voisine d'à côté, qui gueulait au téléphone depuis des heures. Theo essayait de l'ignorer, de se concentrer sur sa tâche, sur les gens qui l'entouraient, le soleil annonciateur d'un bel été et la limonade faite maison et toute fraîche qu'on venait de lui servir. Mais arriva un moment où il ne pouvait décemment plus l'ignorer et, profitant que la cabane était presque finie, le blond osa franchir la limite de son territoire pour aller à sa rencontre. « Besoin d'aide ? » Elle lui semblait insupportable mais peut-être qu'en lui proposant son aide, elle se tairait une bonne fois pour toutes. L'accueil fut glacial mais Theo ne s'en accommoda pas, il lui en fallait plus pour l'énerver ou le faire fuir. « Ok mais ils sont pas là vos livreurs pour le moment et j'ai comme l'impression que vous allez les attendre encore longtemps. » Mais la blonde insista qu'elle n'avait pas besoin de lui, alors Theo finit par hausser les épaules et fit demi-tour. Le père de famille et son fils s'en allèrent au magasin pour aller chercher quelques bricoles nécessaires pour finaliser la construction de la cabane, et Theo en profita pour s'installer sous le porche de la maison, à l'ombre, et profiter de quelques moments de calme - en espérant que l'hystérique ne recommence pas ses hurlements.
_________________
And if I show you my dark side
will you still hold me tonight
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|