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vendredi 20 janvier
feat @Isaac Albrecht
♪ My hands, they're strong
But my knees were far too weak
To stand in your arms
Without falling to your feet ♫
Aujourd’hui est un jour bien particulier. Il y a eu une urgence à la clinique. L’ambulance est arrivée avec deux accidentés de voiture. Cela te rappelle bien évidemment ton histoire. Peut-être un peu trop.. Habituellement, ce n’est pas ton service qui s’occupe de ça. Mais il est question d’une jambe cassée et surement de vertèbres déplacées sur la colonne. Du coup, tu es réquisitionné également. Le conducteur est dans un sale état. Son pronostic vital n’est toutefois plus engagé. Tu as appris qu’il a fait un arrêt cardiaque de quelques secondes et que tes collègues ont dû le ranimer quelques heures plus tôt. Maintenant, c’est à toi d’entrer en scène pour réparer ses os. Cela fait déjà quelques temps que tu es en stage en orthopédie. Tu apprends auprès du meilleur à savoir Isaac alias l’homme qui croit en toi au quotidien et qui t’as donné la chance d’exercer ce métier en tant qu’interne après le drame que tu as vécu il y a quelques mois. Mais alors que tu t’apprêtes à le retrouver dans la salle d’intervention, tu fais directement demi-tour à peine après avoir mis les pieds dedans. – Je.. Je ne peux pas. – Tu marmonnes, avant de prendre les jambes à ton cou et d’aller te cacher dans la cage d’escalier. Elle existe mais elle si peu empruntée. Les ascenseurs étant bien plus fonctionnels. Tu t’accroupis lamentablement contre le mur sur une marche, fébrile, déjà prêt à la dévaler. Et d’un coup, tu éclates en sanglot. Tu ne peux te retenir davantage. Les larmes coulent abondamment sur tes joues. Bien évidemment que cette histoire d’accident fait resurgir les douleurs les plus profondes enfouies en toi. Des souvenirs douloureux reviennent et te voilà immobilisé. Tu perds la notion du temps et de l’espace si bien que tu ne te rends pas compte qu’une personne vient de te rejoindre. Et pas n’importe laquelle. Le chef de la clinique mais aussi l’ami de ton père.
Cela faisait longtemps qu’Isaac n’avait pas eu à faire à une urgence. Depuis son emménagement à Windmont Bay et sa prise de poste à la clinique, son quotidien professionnel avait été plus calme qu’à Chicago, il s’était habitué à recevoir ses patients sur rendez-vous et non plus dès le moindre écart – littéral – de conduite. Il arrivait parfois qu’un accident se retrouvât entre les murs de l’établissement par souci de rapidité de traitement, car les urgences de Portland était à plus d’une heure de route, cependant il ne s’agissait que rarement de cas graves. Il tapota l’épaule de sa collègue de traumatologie qui lui passa le relais après de longues heures de labeur et lui intima d’aller prendre un repos bien mérité, qu’il gérait à partir de là, puis entra en salle d’opération. Concentré sur sa tâche, il cilla à peine quand du mouvement se fit ressentir dans son dos et que son assistante – en la personne de sa très chère nièce – l’informa que Dimitrios n’assisterait pas à l’intervention. C’était dommage pour son avenir professionnel, toutefois Ike pouvait comprendre le cheminement de pensées qui l’avait fait rebrousser chemin. La première étape de l’opération terminée, il laissa Aubrey et les infirmiers s’occuper du patient tandis qu’il sortait se prendre un café histoire de se remettre les idées en place. Il en fit couler un second avant d’aller retrouver son petit protégé, planqué dans la cage d’escalier de la clinique. « Tout s’est bien passé. Il ne remarchera sans doute pas avant six mois mais il devrait se réveiller sous peu, » lui indiqua-t-il en posant le gobelet de café fumant sur la marche avant de s’asseoir à côté de lui. Ils ne risquaient pas de déranger quelqu’un car rares étaient les personnes qui utilisaient les escaliers pour se déplacer d’un étage à un autre. Dans le meilleur des cas, ils entendraient les gloussements de collègues infidèles ou des échanges de ragots sur tel ou tel chef d’équipe. « Les deux vont s’en sortir. » Le chirurgien ignorait si c’était ce que Dimitrios souhaitait entendre, quand son propre accident ne s’était pas résolu de manière aussi positive, toutefois il ne pouvait pas le confronter directement sur son mal-être. « Et toi, est-ce que ça va aller ? » demanda-t-il d’une voix réconfortante, alors que n’importe quel autre chef aurait pu retrousser son nez et réduire l’égo de son apprenti en poussière, car le monde médical pouvait s’avérer impitoyable. Il en avait fait les frais et ne voyait pas ce que quiconque avait à gagner avec de tels comportements. La bienveillance apportait tellement plus au quotidien.
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You took for granted all the times I never let you down. You stumbled in and bumped your head. If not for me then you'd be dead, I picked you up and put you back on solid ground. If I go crazy then will you still call me Superman?
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