I swipe right cause I see just what I like.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
I swipe right cause
I see just what I like
   It's late and I been drinking
So tired from working on the weekend
   [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & Aubrey Blum — 22.06.2024

Depuis maintenant deux semaines, elle arrivait doucement à sortir la tête de l’eau. Ces derniers mois n’avaient pas été des plus simples pour Aubrey qui peinait cruellement à reprendre le contrôle de sa propre existence depuis son avortement en janvier. Cet événement l’avait marquée aussi bien sur le plan physique que mental, elle avait malgré elle perdu pied et n’avait pas anticipé une telle réaction de sa part. Elle reprenait peu à peu goût à faire certaines choses et recommençait à apprécier de sortir et de voir du monde, en dehors de son cercle familial. Après avoir passé un temps certain cloîtrée et renfermée sur elle-même, il était agréable de profiter à nouveau des choses simples de la vie, sans sentiments de culpabilité, sans se sentir forcée de sourire, sans avoir une boule au ventre à l’idée de se retrouver en public. Ce soir elle se sentait tout bonnement bien, avec un état d’esprit positif et une bonne humeur naturelle. River passait la semaine chez son père, comme d’habitude elle le récupérerait dimanche soir, par conséquent elle avait toute une soirée devant elle pour profiter à fond. Quand le moral était au rendez-vous, il fallait saisir l’occasion et savourer le moment pour ne pas gâcher cette chance. Ce fut donc la tête vide et légère qu’elle se rendit au Daveys pour y passer quelques heures en compagnie de ses anciens collègues. Même si certaines personnes s’étaient permises par le passé de critiquer son job de serveuse dans l’établissement, elle assumait pleinement son passage (de plusieurs années) dans le bar le plus réputé de Windmont Bay. De plus les pourboires, un peu plus importants, des clients les plus réguliers avaient plus d’une fois mis du beurre dans ses épinards. Vêtue d’un pantalon rose et d’un crop top de la même couleur, elle jouissait déjà du climat clément de l’été qui se faisait doucement ressentir en Oregon. Perchée sur des escarpins tout aussi girly, elle passa un long moment appuyée sur le comptoir à discuter avec le barman et les différents serveurs qui allaient et venaient autour d’elle. L’endroit était bien rempli, comme un samedi soir en somme, par conséquent elle tarda à remarquer un visage familier qu’elle n’avait pas encore salué. Francine, assise seule à une table, semblait occupée à naviguer sur son téléphone dans une attitude quelque peu ennuyée, en contradiction totale avec la vibe générale du bar et de la musique qui sortait des enceintes. Un petit quart d’heure plus tard, elle rejoignit la jeune femme et déposa une bière bien fraîche devant elle. « Soit tu es très en avance, soit tes amis sont extrêmement en retard, » dit-elle dans une expression mi-sourire mi-grimace. Cela faisait un peu plus de deux ans qu’elle n’avait pas échangé avec Francine, une éternité pour certains, une vie entière pour son fils, il était donc légèrement compliqué de l’accoster comme si de rien n’était. Elle n’avait plus eu de ses nouvelles depuis sa dispute avec Raelyn, elle n’était pas totalement idiote, elle se doutait qu’elle avait pris le parti de son ancienne meilleure amie. Elle ne pouvait pas l’en blâmer, elle était avant tout l’amie de Irvine, leurs chemins s’étaient croisés grâce à elle par la suite. Mais le hasard avait récemment décidé de réunir les deux jeunes femmes, par le biais d’une application de rencontres sur laquelle leurs profils avaient matché. Si Aubrey l’avait fait en partie pour rigoler et voir si elle la glisserait elle aussi vers la droite, elle était tout de même contente de tomber sur elle. Après tout, personne n’avait osé ouvrir la conversation de l’autre depuis que c’était arrivé. Et comme la jeune texane croyait dur comme fer aux signes, elle était persuadée que c’était le destin qui les avait réunies. Elle ne lui tenait pas, plus, rigueur de son éloignement, elle était passée à autre chose. « Ça fait un bail… Qu’est-ce qui se passe dans la vie de Francine Bolaji ? Tu prends des risques à sortir de chez toi, ils ont prévu des orages plus tard dans la nuit, » souffla-t-elle d’une voix amusée. Les détails comptaient énormément pour la brunette et elle n’avait pas oublié que son interlocutrice avait une peur bleue des orages.

Cela faisait plusieurs mois que Francine avait laissé de côté les applications de rencontres, au profit de relations brèves mais créées « dans la vraie vie » via ses cercles d’amis, sa famille ou même les réseaux sociaux. Il était toujours un peu frustrant de se retrouver sur ces plateformes et devoir recommencer de zéro avec les présentations, les discussions sur la pluie et le beau temps ainsi que les justifications sur ce qu’elle recherchait dans la vie. Plus on lui demandait, moins elle savait. Les années s’écoulaient, bien qu’elle fût encore jeune à bien des égards, sans qu’elle n’ait un projet de vie tout tracé. Elle vivotait, elle appréciait l’instant présent, ce qui était déjà bien. Non ? Elle grimaça face à son reflet dans le miroir, peu sûre d’elle, avant de rassembler ses tresses en une queue de cheval. Elle vérifia sur son portable que son rencard du soir n’avait pas annulé – zéro notification, voilà qui était rassurant – puis laissa un message à son colocataire sur l’ardoise prévue à cet effet installée dans la cuisine. « De sortie ce soir. Si tout va bien, je ne rentre pas. Amuse-toi bien Xxx » La poitrine gonflée d’optimisme à l’idée de rencontrer – enfin – la jeune femme avec qui elle discutait depuis son retour sur Tinder (autrement dit, douze interminables jours), elle prit le chemin en direction du Daveys espérant, de tout son cœur, qu’elle y passerait un « good time » comme le promettait la devanture de l’établissement. Elle jeta un coup d’œil périphérique à la recherche de son date, qui n’était à l’évidence pas ponctuelle. Ce n’était pas rédhibitoire aux yeux de Francine qui alla se trouver une table de deux pour patienter confortablement. Elle renvoya poliment la première serveuse qui vint prendre sa commande, expliquant inutilement qu’elle attendait quelqu’un. A la deuxième qui revint à la charge dix minutes plus tard, elle répéta le même discours sans réellement y croire. Elle ouvrit la conversation sur son application, relut son dernier message qui expliquait qu’elle venait d’arriver au lieu de rendez-vous et fit glisser son doigt sur l’écran pour recharger la conversation, sans nouveau résultat. Un autre quart d’heure s’écoula jusqu’à ce qu’un demi de bière bien fraîche fasse son apparition sous son nez, qui se trouvait proche de la table tant elle s’était affalée au fur et à mesure de son attente. « Je n’ai rien commandé… Oh. » Elle releva la tête pour croiser une mine familière et souriante. « Ni l’un ni l’autre, on m’a plutôt posé un gros lapin bien vexant. » Elle soupira avant de hausser les épaules, ne sachant toujours pas quoi faire du verre qui lui faisait face, même si, effectivement, elle commençait à avoir soif. Ses yeux s’écarquillèrent et elle secoua la tête de gauche à droite, essayant de ne pas succomber à une peur irrationnelle. « Quoi ? Mince, j’ai regardé la météo avant de sortir pourtant et… tu te fous de moi, c’est ça ? » Elle fit claquer sa langue contre son palais et ramena la bière contre elle. « Très drôle, Miss Blum. » Elle but une longue gorgée avant de reposer le verre au milieu de la table, disposée à la partager avec son interlocutrice si le cœur lui en disait. « Comme tu le vois, je suis toujours aussi courageuse, ouais. » Elle eut un ricanement jaune. « Et toi ? Il me semblait que tu avais quitté ton job ici depuis… depuis que tu as eu un enfant. » L’information restait difficile à avaler, pas parce qu’elle n’imaginait pas Aubrey maman, mais pour la simple et bonne raison qu’elle n’envisageait pas que quelqu’un de son âge fût déjà parent. A ses yeux, elles n’étaient encore que des jeunes femmes insouciantes incapables de se poser. « Tu as plus de choses à raconter que moi, on dirait. » Elle tendit sa jambe sous la table pour appuyer sur les pieds de la chaise d’en face, l’écartant de la table pour offrir à Aubrey la possibilité de s’installer.

Même si elle connaissait Francine, elles ne s’étaient pas parlées depuis un long moment, par conséquent renouer contact avec elle représentait comme une forme de nouveauté dans son quotidien, de la fraîcheur, ce dont elle avait énormément besoin. Voir de nouvelles têtes avait du bon. « Oups, désolée de l’apprendre, » souffla-t-elle en grimaçant lorsqu’elle lui annonça que son date ne s’était pas présenté, préférant disparaître plutôt que d’annuler leur rendez-vous. Cela lui ne était jamais arrivé mais elle pouvait comprendre sa déception. Elle-même accuserait le coup si elle avait pris le temps, probablement autour d’une heure environ, de se faire belle pour rien ni personne. Elle retrouva une moue amusée quand son interlocutrice se questionna sur le sérieux de ses paroles, à dire vrai elle avait balancé ça pour faire la conversation, elle n’avait même pas pris la peine d’ouvrir l’application météo de son téléphone. « Peut-être que oui, peut-être que non... » dit-elle d’une voix faussement mystérieuse. « J’imagine qu’on le découvrira bien assez vite. » L’été était désormais bien installé à Windmont Bay, le soleil rayonnait la plupart du temps mais ils n’étaient pas à l’abri d’un orage de chaleur, elle ne pouvait donc pas lui garantir à 100 % qu’elle se jouait d’elle. Elle accepta son invitation à venir la rejoindre à sa table et prit place sur la chaise située en face d’elle avant de croiser ses jambes l’une sur l’autre. « Oui, j’ai démissionné deux mois avant d’accoucher. » Elle en savait des choses sur son compte, voilà qui était pour le moins intrigant. Le désir de réussite du père de son enfant avait déteint sur elle, ce qui n’était pas une mauvaise chose car elle avait su prendre les bonnes décisions au bon moment, pour elle mais surtout pour River. Elle n’était plus la jeune femme pleine d’incertitude et sans le sou qu’elle avait pu être dans le passé. Même si des zones d’ombre persistaient encore quant à son avenir, elle était fière du parcours effectué jusqu’à présent, elle ne se considérait plus comme une ratée totale. « Tu sembles bien informée en tout cas, » souffla-t-elle avec légèreté. Elles habitaient dans une petite ville où tout se savait extrêmement vite, elle n’était donc pas totalement étonnée. « Pas mal de choses ont changé depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, c’est certain... » dit-elle en promenant son index autour du verre pour faire glisser quelques gouttes dues à la fraîcheur de la boisson. « J’ai eu un petit garçon, il s’appelle River, il a eu deux ans le mois dernier. Il est curieux, plein de vie et c’est le plus beau de tous les bébés. » Elle pouffa de rire en se rendant compte de ses paroles. « Je sais que ça manque d’originalité et que toutes les mamans doivent dire ça de leurs enfants mais c’est la vérité, c’est ma raison de vivre. » Elle sortit son portable de sa poche et le déposa sur la table entre elles avant de le déverrouiller avec son doigt pour afficher son fond d’écran, une photo d’elle et de River, visages collés l’un à l’autre, le petit semblant déjà très à l’aise avec l’objectif pour son âge. « Je t’épargne la succession de photos habituelle, j’ai conscience que ça peut souvent être indigeste… surtout quand on s’en fiche. » Après une rapide expiration, elle se saisit de la bière pour en boire une gorgée. « Tout ça pour dire que mon quotidien a radicalement changé, oui. Je suis passée de jeune serveuse insouciante, pleine de dettes, vivant en colocation à maman célibataire, ayant son propre logement, partageant la garde de son enfant et travaillant à la clinique de Windmont Bay. » Peut-être que sa vie serait encore amenée à changer prochainement, elle n’en savait rien. « Et toi ? A part être très courageuse, qu’est-ce que tu racontes ? »

La naïveté de son colocataire commençait à être contagieuse et Frankie se sentit idiote de plonger aussi rapidement. Il fallait dire qu’elle avait toujours bu les paroles de la jeune femme qui lui faisait désormais face car cette dernière avait le visage d’un ange à qui l’on aurait donné le bon dieu sans confession. Elle pencha la tête sur le côté en écoutant son évolution professionnelle et familiale, aux antipodes de ce qu’elle-même avait pu vivre depuis l’ultime fois où elles avaient été amenées à échanger. « Je ne suis pas une stalkeuse, votre Honneur, » grimaça-t-elle en baissant les yeux sur la table, ses doigts jouant maladroitement avec la trace ronde laissée par le verre. « Windmont Bay, » se contenta-t-elle d’énoncer, ce qui justifiait à peu près tout ce qu’il y avait à savoir sur l’ensemble de la population. Les secrets étaient difficiles à dissimuler, alors une démission ou un accouchement constituaient des informations capitales qui se répandaient rapidement. Les yeux de Francine s’écarquillèrent jusqu’à se transformer en soucoupes à l’entente de l’âge de l’enfant d’Aubrey. Deux ans. Si elle ajoutait la grossesse, ça faisait donc trois années que les deux jeunes femmes s’étaient éloignées. Un constat bien triste, étant donné que Bolaji avait toujours porté beaucoup d’affection à l’égard de la plus-si-jeune maman. Un sourire éclaira son visage alors qu’elle se penchait pour regarder la photo qui lui était montré. « Il est adorable, vous êtes trop beaux tous les deux ! » Elle s’autorisa à rappuyer sur l’écran quand ce dernier s’éteignit pour couler un dernier regard au fond d’écran. « Oh, ça ne me dérange pas, j’adore les enfants. » Elle fit la moue avant de glousser. « Enfin, je m’entends bien avec eux et ils ont tendance à me le rendre bien. » Elle n’était plus vraiment en contact avec ses neveux et nièces à cause de la « grosse mésentente familiale », cependant elle aimait chaque instant passé, aussi bref fut-il, avec ces derniers. Elle releva le nez en direction de son interlocutrice, récupéra la bière pour boire une gorgée, et plissa les lèvres. Quel complet idiot avait pu abandonner une femme pareille après que cette dernière eut porté son enfant ? « Si on met de côté l’incompétence masculine, tu m’as tout l’air de très bien s’en sortir. Entre ton fils et ton nouveau taf, tu as fait un sacré boulot. Je suis fière de toi, Aubrey. » Avait-elle seulement le droit de l’être ? Elle secoua la tête en se râclant la gorge face à sa bêtise mais continua comme si de rien n’était. « J’ai bien peur de ne pas être à la hauteur de ton récit, hé… » Elle pouffa de rire dans une grimace embarrassée. « Je bosse toujours à la mairie, je vis toujours en colocation et mes finances sont ce qu’elles sont. » Autrement dit, ni bonnes ni mauvaises, elle finissait le mois en tutoyant le zéro mais cela lui satisfaisait tant qu’elle ne descendait pas dans le rouge. « Sentimentalement, c’est pire qu’avant. J’ai l’impression d’avoir fait le tour de toutes celles qui voulaient de moi dans le voisinage mais j’ai trop peur de m’aventurer plus loin car les femmes de la grande ville me terrifient. » Elle n’était qu’une humble campagnarde plan-plan, après tout. « Mais c’est pas grave, hein, je ne suis pas malheureuse pour autant. » En dépit de ce que ses grands yeux humides pouvaient laisser paraître. Elle esquissa un large sourire encourageant pour appuyer ses propos. « Je me fais offrir une bière par une magnifique serveuse à la retraite, j’adore ma vie ! » ajouta-t-elle avec humour et sincérité. Elle aurait aimé que son rencard du soir se pointât à cette seconde pour la trouver face à l’une des plus belles femmes de la ville, ça lui aurait fait les pieds.

Aubrey n’était pas une personne amère, ni même rancunière d’ailleurs, il lui était arrivé plus d’une fois de s’éloigner de diverses personnes de son quotidien, pour autant elle ne disait jamais non à une bonne discussion sincère. Une fois la colère passée, elle était encline à échanger, mais il fallait être deux pour tenir une conversation et parfois l’interlocuteur en face n’était pas très réceptif. Dans ces conditions, alors elle conservait ses distances jusqu’à, éventuellement, de plus beaux jours. C’était bien pour ça qu’elle n’en voulait pas à Francine d’avoir pris le parti de son amie, elle pouvait le comprendre et puis, surtout, elle était extérieure à la querelle donc elle ne pouvait lui en tenir rigueur. De l’eau avait coulé sous les ponts et du temps s’était écoulé, elle était désormais passée à autre chose pour bien des raisons. La compagnie de la jeune employée de mairie était agréable, elle n’avait pas une personnalité exubérante et ne parlait pas trop fort, en somme il était plaisant de papoter avec elle. Malgré toutes les saloperies que son ancienne meilleure amie avaient probablement balancé à son sujet, elle donnait l’impression de réellement s’intéresser à elle. La complimenter représentait déjà un bon point pour se mettre la texane dans la poche, mais dire du bien de son fils c’était s’assurer de la voir de bonne humeur. « Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, je sais à qui faire appel si je ne trouve pas de nounou pour garder River, » souffla-t-elle avec amusement. Elle disait cela pour plaisanter, après tout elle ne l’avait jamais vue interagir avec des enfants, mais après deux ou trois contacts avec son fils et si l’échange se passait bien, elle n’écartait pas l’idée de lui demander d’être sa baby-sitter quelques heures. Plus elle avait de possibilités, plus la brunette était garantie de trouver quelqu’un en cas de besoin. « Ce n’est pas une compétition, tu sais… Même si je suis aussi fière de moi-même d’avoir su bousculer ma vie, chacun évolue à son propre rythme. Je ne t’ai pas raconté tout ça pour me vanter ou paraître vaniteuse. » Elle espérait que Bolaji en avait conscience. Oui, elle aimait bien parler d’elle mais pas dans le but de se montrer imbue de sa personne. « Et puis c’est pas moi qui te jugerais sur ça. Je suis passée par là moi aussi, je sais ce que c’est de manquer d’argent, de galérer à joindre les deux bouts et d’avoir une vie sentimentale de merde. » Elle arrêta une ancienne collègue qui passait à leur hauteur pour lui commander deux verres de Whisky. « J’espère que tu aimes ça, » dit-elle à sa voisine avant de revenir à la conversation actuelle. « Les choix sont assez restreints à Windmont Bay, encore plus pour une femme lesbienne... » Aux dernières nouvelles, Francine appartenait à cette catégorie. « On finit rapidement par se taper l’ex de quelqu’un qu’on connaît et tout le monde s’échange ses partenaires. J’ai beau venir du Texas, ça me pose un peu problème personnellement ! » ajouta-t-elle avant d’étouffer un petit rire. « Tu devrais laisser une chance à Portland, je suis sûre que tu trouverais facilement une femme intéressante là-bas. Et au pire, tu t’en fous, si ça ne se passe pas bien, tu ne la reverras pas. Ça peut aussi être une bonne chose d’habiter à une heure de route de son rencard. Ça réduit les chances de tomber dessus dans la rue. » Leurs nouvelles boissons arrivèrent alors et Aubrey paya la tournée. « Après… Si tu as la flemme de chercher pour ce soir ou les jours à venir, je suis là moi, » dit-elle en la détaillant du regard avant de cacher une partie de son visage derrière son verre d’alcool. « J’essaie de réduire les hommes en ce moment, » rétorqua-t-elle innocemment en croisant ses jambes sous la table.